Il faut qu’une porte

soit ouverte ou fermée

Open-source, open-data, open-innovation, open-space, open n’importe quoi, tout est open. Ouvert, libre et transparent.

Le discret, le secret, le caché, n’ont pas la cote. Ce qui est dissimulé paraît suspicieux, ce qui est fermé bride l’innovation et le business.

Oui, une tendance de fond est bien là.

L’open-source se nourrit du travail collaboratif, et favorise l’interopérabilité. Les plateformes, les architectures ou les langages ouverts constituent la boîte à outils de l’innovateur et de l’entreprise intelligente de demain.

La data publique s’est engagée, à l’instar de ce qui se fait dans les autres pays, dans une démarche d’ouverture aux exploitations mercantiles. En tordant parfois le cou de la propriété intellectuelle, de la sécurité intérieure ou de l’intérêt collectif, mais ceci est une autre histoire.

L’open-innovation a pour fondement l’idée que l’on est meilleur et plus efficace lorsqu’on n’est pas tout seul pour innover et se transformer. Faire travailler ensemble des entreprises établies et des start-ups, ou encore des équipes décloisonnées, permet d’accélérer le time-to-market.

Elon Musk ne dépose pas de brevets. Son modèle économique, que ce soit dans le spatial ou la voiture autonome, repose sur l’attractivité de ses utopies pour faire travailler de façon collaborative, partagée et apprenante des équipes en mode projet.

Malgré tout...

Il existe, dans les entreprises, des savoir-faire, des expertises, qui « font la différence » avec vos concurrents. Des produits originaux, mais aussi des petits riens, le réglage d’une machine, l’utilisation astucieuse d’une information, la créativité d’un collaborateur, etc.

Faut-il verrouiller ces savoirs, pour conserver cet avantage qui permet, mieux que vos confrères, de capter vos clients et préserver vos marges ? Il faut dans ce cas que le cadenas soit bien solide !

Les verrous sont de moins en moins faciles à bloquer : les brevets tombent dans le domaine public, les salariés quittent l’entreprise avec leurs idées, la mutation des usages rend obsolète votre avantage concurrentiel, l’abondance de l’information inspire et facilite la copie.

Ainsi, rien ne sert de fermer la porte, si on ne peut pas la verrouiller très, très solidement.

Alfred de Musset l’avait prédit : il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée.

Sic transit mundi.

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