Vérité d’un jour, vérité toujours ?

 

Vérité d’un jour, vérité toujours ?

Les acteurs des entreprises, chefs d’entreprise, managers et autres salariés, se laissent trop souvent enfermer dans des certitudes.

Nos certitudes, ce sont les opinions sur lesquelles on n’a aucun doute, les convictions que l’on estime intangibles, les postulats qui déterminent nos actions. Pour paraphraser Jean Gabin : je sais, je sais, je sais…

À quoi servent nos certitudes ?

Les certitudes servent évidemment à nous rassurer nous-mêmes, et à (tenter de) rassurer notre entourage. Une méthode Coué qui ne dirait pas son nom, en quelque sorte. Elles facilitent l’exploitation courante : j’ai toujours fait comme ça !

D’où proviennent donc nos certitudes ?

Probablement, de nos habitudes. La reconduction paresseuse de nos habitudes simplifie la compréhension du monde qui nous entoure.

Ces certitudes que nous défendons trouvent souvent leur origine et leur justification dans une période qui n’est plus. La certitude ne vient pas d’une bêtise, elle vient d’une réalité qui a changé.

Pourquoi devons-nous tous combattre nos certitudes ?

Si une réalité a été vraie autrefois, si autrefois une organisation a été pertinente, il est nécessaire aujourd’hui de les questionner, dans ce monde dont nous nous accordons tous à reconnaître le caractère changeant.

Rester enfermé dans ses certitudes est probablement la forme de déni de réalité la plus risquée. Fonder un plan d’action sur des méthodes et des vérités dépassées a peu de chances de se conclure par un succès.

Nier la réalité, c’est ne pas vouloir la voir, ne pas pouvoir la voir. Et on se fait toujours rattraper par la réalité.

Même en croyant être cartésien et rationnel dans nos prises de décision, il apparaît indispensable de se remettre en question.

« Le doute est un état mental désagréable, mais la certitude est ridicule » (Voltaire).

Sic transit mundi.

Est-ce que ça vous chatouille, ou est-ce que ça vous gratouille ?

 

Est-ce que ça vous chatouille,

ou est-ce que ça vous gratouille ?

Le proverbe proclame : « Qui est en bonne santé est riche sans le savoir ».

Toutes les entreprises se voient proposer des diagnostics en tous genres : diagnostic financier ou de positionnement, diagnostic sociétal ou environnemental, diagnostic stratégique ou opérationnel…

Un véritable business s’est créé autour de ces diagnostics, quelle que soit leur appellation : diagnostic, audit, évaluation, benchmark, etc.

Les diagnostics proposés sont souvent standardisés, consistant à remplir des grilles préétablies de données quantifiables. Mais prendre la température d’un patient ne donne pas d’indication sur la nature de l’infection !

Le mot diagnostic est particulièrement ambigu. L’utilisation du champ sémantique médical laisserait penser qu’il ne faudrait se préoccuper que des seules entreprises malades. Or, la santé, selon l’O.M.S., ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. La santé est un état, alors que la maladie est une réaction, généralement temporaire. N’est-il pas aussi nécessaire de conserver et d’améliorer sa santé ?

Un diagnostic intelligent, qui ouvrirait la porte aux bons remèdes ou aux bonnes actions, ne peut pas être standardisé ou déconnecté des actions à mener. Le diagnostic sérieux d’une entreprise ou d’une organisation ne peut pas se priver d’un plan d’action, mené conjointement et prenant en compte la globalité de ses composantes.

Un diagnostic fournit une indication à un instant t, alors qu’il est bien plus important d’apprécier la dynamique de l’entreprise. Et un indicateur isolé n’a aucune valeur en soi : il faut parfois réduire son chiffre d’affaires pour améliorer ses marges avec des travaux à haute valeur ajoutée, et en même temps accroître son effectif…

Focaliser l’attention sur l’état actuel de l’entreprise revient à piloter sa voiture en regardant dans le rétroviseur, au lieu de viser devant soi.

Un simple diagnostic conduit la plupart du temps à tenter de corriger des dysfonctionnements constatés (défauts d’exploitation), au lieu de penser « out of the box », hors du cadre (pistes d’exploration).

Ne parlons pas des maladies des entreprises. Penchons-nous davantage sur leur santé, avec une approche anticipative, globale et collaborative.

Sic transit mundi.

Le premier pas qui compte

 

Le premier pas qui compte

« Un voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas » (Lao Tseu).

Dans 5 ans, je ferai le marathon de Paris.

Pourquoi pas ? 5 ans, c’est dans longtemps. Et en attendant, je trouve tous les prétextes pour ne pas sortir, ne pas m’entraîner, ne pas faire le premier pas. Il pleut, il fait froid, je n’ai pas les chaussures qu’il faut, j’ai un dossier à terminer…

En réalité, c’est le premier pas qui compte, qui compte et qui coûte. Le premier pas, c’est peut-être simplement une heure de marche aujourd’hui, avant de trottiner, puis de courir et de s’entraîner, par plaisir, chaque jour.

Les entreprises n’ont pas le choix. Si elles veulent exister dans 5 ans, impossible de garder ses pieds dans le même sabot.

Mais beaucoup d’entre elles sont paralysées, inertes et pétrifiées, dans ce monde d’imprévisibilité, d’incertitudes, de transformation des usages. Que faire ? Comment faire ? Avec des moyens limités, comment ne pas se tromper ?

Or, à condition de ne pas rester seuls et isolés, les chefs d’entreprise ont à portée de main toute une palette d’outils méthodologiques qui leur permet d’effectuer ce premier pas. Ces outils ne sont pas l’apanage des grands groupes ; les plus petites entreprises se les approprient désormais, adaptés à la taille et la maturité de chaque activité.

Une des clefs de la réussite de ce premier pas réside dans l’ouverture. Pas seulement pour observer les évolutions de ses clients ou veiller sur les comportements des concurrents, mais pour sortir de son propre cadre, de ses habitudes, de ses procédures, de son fonctionnement routinier.

Pour cela, il est souvent indispensable d’accueillir un œil extérieur, qui apportera, sans jugement de valeur, un regard perspicace sur sa propre organisation et sur le monde.

Innover, c’est apprendre à faire autre chose, autrement, ensemble.

Le premier pas, il se fait ensemble, et non pas seul. You need two to tango.

Sic transit mundi.