Est-ce que ça vous chatouille,

ou est-ce que ça vous gratouille ?

Le proverbe proclame : « Qui est en bonne santé est riche sans le savoir ».

Toutes les entreprises se voient proposer des diagnostics en tous genres : diagnostic financier ou de positionnement, diagnostic sociétal ou environnemental, diagnostic stratégique ou opérationnel…

Un véritable business s’est créé autour de ces diagnostics, quelle que soit leur appellation : diagnostic, audit, évaluation, benchmark, etc.

Les diagnostics proposés sont souvent standardisés, consistant à remplir des grilles préétablies de données quantifiables. Mais prendre la température d’un patient ne donne pas d’indication sur la nature de l’infection !

Le mot diagnostic est particulièrement ambigu. L’utilisation du champ sémantique médical laisserait penser qu’il ne faudrait se préoccuper que des seules entreprises malades. Or, la santé, selon l’O.M.S., ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. La santé est un état, alors que la maladie est une réaction, généralement temporaire. N’est-il pas aussi nécessaire de conserver et d’améliorer sa santé ?

Un diagnostic intelligent, qui ouvrirait la porte aux bons remèdes ou aux bonnes actions, ne peut pas être standardisé ou déconnecté des actions à mener. Le diagnostic sérieux d’une entreprise ou d’une organisation ne peut pas se priver d’un plan d’action, mené conjointement et prenant en compte la globalité de ses composantes.

Un diagnostic fournit une indication à un instant t, alors qu’il est bien plus important d’apprécier la dynamique de l’entreprise. Et un indicateur isolé n’a aucune valeur en soi : il faut parfois réduire son chiffre d’affaires pour améliorer ses marges avec des travaux à haute valeur ajoutée, et en même temps accroître son effectif…

Focaliser l’attention sur l’état actuel de l’entreprise revient à piloter sa voiture en regardant dans le rétroviseur, au lieu de viser devant soi.

Un simple diagnostic conduit la plupart du temps à tenter de corriger des dysfonctionnements constatés (défauts d’exploitation), au lieu de penser « out of the box », hors du cadre (pistes d’exploration).

Ne parlons pas des maladies des entreprises. Penchons-nous davantage sur leur santé, avec une approche anticipative, globale et collaborative.

Sic transit mundi.

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