La vie en ROCE

Il est urgent de changer d’instrument de mesure.

Adoptez le ROCE(X), et augmentez vos marges de 30 % !

L’industrie traditionnelle se pilotait selon des schémas bien connus : diminuer les coûts de revient par une hausse des volumes, chasser les coûts fixes, rechercher des effets d’échelle, etc.

Les outils habituels du contrôleur de gestion oublient un élément fondamental, du point de vue du financeur, actionnaire ou banquier : l’ensemble des capitaux engagés dans l’activité.

La logique traditionnelle, investir pour produire des volumes au coût le plus bas possible, conduit à une inflation des capitaux engagés. Dans cette logique, accepter un surcoût du capital engagé (comme un sur-investissement, ou une sous-utilisation d'une machine, ou un surstock) coûtait moins cher que de perdre la marge supplémentaire générée par le chiffre d'affaires additionnel, surtout à coût marginal.

Désormais, les raisonnements précédents deviennent obsolètes, compte tenu des incertitudes sur les volumes à produire, de la diversité des produits (personnalisation), ou de l’évolution rapide des usages des clients (proximité des lieux de fabrication, pour livrer immédiatement).

Pourquoi est-il ainsi indispensable de mesurer la marge ramenée aux capitaux engagés (ROCE – return on capital employed) ?

Parce qu'investir intelligemment conduit à consommer moins de capitaux pour produire la même chose. Ou produire avec des marges très sensiblement meilleures, pour le même capital engagé.

Et il n’est pas rare d’envisager des améliorations de 30 % ou 50 % du ROCE…

Votre banquier et votre actionnaire vont être heureux !

Sic transit mundi.

(X) Le ROCE (return on capital employed) représente, en pourcentage, la marge de l’entreprise (REX – résultat brut d’exploitation, ou, en bon anglais, EBIT – earning before interest and tax), ramenée au capital engagé. Il peut se calculer directement, mais aussi être scindé en deux composantes : le taux de rentabilité (marge, ramenée au chiffre d’affaires ou à la valeur ajoutée) multiplié par le taux de rotation du capital (chiffre d’affaires ou valeur ajoutée, ramené au capital engagé). Le ROCE doit comprendre tous les actifs : physiques (matériels et immatériels), circulants (BFR – besoin en fond de roulement) et financiers.

Pour approfondir :

http://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-151095-le-lean-vecteur-daccroissement-de-la-valeur-dune-entreprise-1198831.php

http://www.analyse-sectorielle.fr/2012/03/rentabilite-economique-roce-return-on-capital-employed/

« Industrie 4.0 – Nouvelle donne industrielle, nouveau modèle économique », Max Blachet, Éd. Lignes de repères

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